No diet day

Comme chaque année depuis 1992, le 6 mai était consacré à la journée internationale sans régime.
On peut s’interroger sur l’opportunité d’avoir institué une telle journée. Les régimes seraient-ils si omniprésents dans nos vies, qu’il deviendrait nécessaire de mettre en place une journée par an pour souffler, pendant laquelle toute notion de régime serait absente ?
À y regarder de plus près, il semblerait malheureusement que la réponse soit positive.
Entre les images de minceur dont nous sommes assaillis et les recommandations nutritionnelles qui envahissent nos écrans lors des publicités, il est de plus en plus difficile d’échapper au conditionnement lorsque vient l’heure de se retrouver devant son assiette.
Les gouvernements de nombreux pays se focalisent sur l’image que donnent les mannequins, parce qu’ils servent de modèle aux jeunes, et ont voté des lois afin de garantir que leur indice de masse corporelle ne soit pas trop faible. Mais la problématique des troubles du comportement alimentaire est bien plus vaste.
Les statistiques estiment que seulement 20% des individus mangent ce qui leur fait envie lorsqu’ils ont faim et s’arrêtent lorsqu’ils sont à satiété. Tous les autres sont soit au régime, soit dans le contrôle ou la culpabilité de ce qu’ils mangent que ce soit par souci de poids ou de qualité nutritionnelle. Ce phénomène, autrefois exclusivement féminin, touche de plus en plus d’hommes.
Et pourtant, les études prouvent que les mangeurs spontanés ont un poids plus stable et plus faible que ceux qui se surveillent, qu’ils ont un meilleur équilibre alimentaire car ils ne craquent pas suite à une accumulation de frustrations, et que leur santé psychologique n’est pas mise à mal par les échecs répétés des régimes qui ne font que diminuer l’estime que l’on a de soi-même.
Face à ce constat, il est grand temps de guérir la relation que l’on a à la nourriture et d’instituer 365 jours de « no diet day » par an.