Mon approche : anti régime, d'accord mais alors on fait comment ?

Vous l’aurez compris à la lecture des articles de ce blog, je ne suis pas favorable aux régimes. J’entends par régime le fait de limiter son apport en calories ou de se priver de certains aliments au motif qu’ils ne seraient pas sains pour la santé. Cette attitude a des conséquences nuisibles à long terme que j’ai déjà évoquées en partie dans mes articles de blog.
Alors comment fait-on pour retrouver un poids de forme et la santé, si on ne fait pas de régime ?
Dans tous les cas, on commence par faire un état de la situation. Pourquoi consultez-vous ? Quelles sont vos pathologies actuelles ou passées ? Comment mangez-vous actuellement ? Quelle est votre relation à la nourriture ? etc…
Ensuite, tout dépend de ce qui aura été mis en évidence.
Si vous souhaitez perdre du poids, n’êtes pas malade et ne souffrez pas de boulimie ou d’hyperphagie, le travail va consister à renouer avec ses sensations alimentaires, et à manger de tout sans culpabiliser.
Le travail sur les sensations alimentaires permet d’adapter les quantités aux besoins aussi bien qualitatifs que quantitatifs.
Parallèlement, nous parlons bien entendu d’équilibre alimentaire mais sans diaboliser les aliments ni les encenser car la variété va permettre d’éviter les inconvénients de certains aliments. L’équilibre ne se fait pas sur un repas, ni même sur une journée, mais sur une durée plus longue. Et l’expérience prouve que si l’on sait prêter de l’attention à ses envies, l’équilibre se fait naturellement. Après plusieurs repas de sandwich, raclette ou brisolée, on rêve en général d’une bonne soupe ou d’une salade.
Enfin, il sera question d’apprendre à être bienveillant et sans jugement à propos de soi-même afin de rompre avec la culpabilité qui conduit à se déconnecter de ses sensations alimentaires.
Si vous êtes boulimique ou hyperphagique, je ne vais pas vous parler de calories sauf pour vous interdire de manger trop peu ! Je ne vais pas vous dire de vous fier à votre vraie faim car je sais que si vous l’aviez pu, vous l’auriez fait il y a longtemps. Je ne vais pas vous dire de vous discipliner car je sais que votre poids et vos habitudes alimentaires ne sont pas le résultat de votre manque de volonté.
Nombre d’entre vous ont déjà essayé la psychothérapie, sans succès. Cet aspect sera abordé pour vous aider à comprendre votre comportement alimentaire et à trouver les clés qui vont vous permettre de rompre avec ces troubles. Il est évident que le travail d’acceptation de son corps est important mais il reste insuffisant. Les clés ne sont pas uniquement psychologiques et éducatives.
Elles sont aussi chimiques. Le trouble dont vous souffrez est la conséquence de déséquilibres (nutritionnels, hormonaux…) engendrés par votre génétique, une maladie ou une alimentation désordonnée depuis trop longtemps. L’accompagnement proposé se fait sous forme entre autres de compléments alimentaires dont le choix sera fait en fonction de vos symptômes. L’objectif est de palier aux déséquilibres afin que votre cerveau ne reçoive plus les messages qui vous conduisent à des pulsions irrésistibles et à une instabilité de votre humeur. Cette aide, qui peut durer plusieurs mois, va vous permettre de mettre en place à long terme un rééquilibrage de votre alimentation jusqu’à ce que celle-ci vous permette de répondre aux besoins de votre corps, rendant en conséquence les compléments superflus.
Une approche similaire est utilisée dans le cadre de l’anorexie.
Si vous souffrez d’une maladie, mon travail va consister à vous orienter par rapport à votre pathologie. Il sera peut-être nécessaire de supprimer certains aliments mais le mieux-être apporté par ces changements permet de vivre ce qui, au début, est considéré comme une frustration de façon si positive que ce sentiment disparait. La prise en charge alimentaire ne permet pas dans la plupart des cas de guérir la maladie, mais elle permet de la mettre suffisamment en sommeil pour qu’elle ne se manifeste plus sous forme de douleurs ou d’inconforts en tous genres. Une diminution de la prise des médicaments pourra même être envisagée en collaboration avec votre médecin.
Dans tous les cas, je vous accueille avec bienveillance, sans jugement ni à priori. Vous ne serez pas pesé dans mon cabinet, car le verdict de la balance est bien trop souvent vécu comme un juge sanctionnant ce que vous avez fait de mal, en oubliant tous les progrès qui ne se mesurent pas avec le pèse-personne.
Je suis là pour vous recevoir dans les meilleures conditions d’écoute possible, afin de vous aider à comprendre votre comportement, vos pathologies et à vous engager sur la voie de la guérison. Mes conseils, recommandations et suggestions ne vous seront d’aucun secours si vous les écoutez sans les expérimenter. Vous êtes l’acteur de votre guérison. Le chemin peut parfois être long, et prendre des détours insoupçonnés en fonction de l’histoire de chacun, avant d’acquérir la sérénité d’une relation apaisée à la nourriture. Mais c’est également le chemin de la santé.
En conclusion je reprendrai cette citation que j’affectionne particulièrement :
« Accompagner l’autre, ce n’est jamais l’emmener là où nous voulons aller, c’est aller avec lui là où il peut aller, juste en lui montrant qu’il y a des chemins qu’il n’avait peut-être pas vus et des portes qu’il mériterait peut-être de pouvoir ouvrir. Mais on ne peut pas les ouvrir à sa place. »
Thierry Janssen