Les sensations alimentaires : le gage d’un poids équilibré – Partie 1: la faim

Parce que je rencontre fréquemment des patients qui me disent manger par peur d’avoir faim plus tard, j’ai réalisé une petite série de 4 textes sur les sensations alimentaires, en commençant bien évidemment par cette fameuse faim.
Plutôt que d’en avoir peur, je vous propose de réhabiliter la faim.
Elle est votre amie. C’est parce que vous avez faim que vous savez qu’il est temps de manger et surtout que vous êtes en état d’y prendre du plaisir.
Plutôt que d’en avoir peur, je vous propose de réhabiliter la faim.
Elle est votre amie. C’est parce que vous avez faim que vous savez qu’il est temps de manger et surtout que vous êtes en état d’y prendre du plaisir.
La faim répond à un besoin physiologique et non à un besoin psychologique.
Lorsqu’elle survient, le problème est avant tout de savoir s’il y a « quelque chose à manger ? », quelle que soit cette chose. Et dans nos sociétés d’abondance, rares sont les cas où il n’y a rien à manger.
Nul besoin d’attendre pour répondre à ce besoin physiologique. Si vous ressentez la faim, mangez. Car si vous l’ignorez, vous risquez :
· À court terme d’être affamé et de manger n’importe quoi en perdant le contact avec vos sensations alimentaires, ce qui va vous conduire à manger plus que nécessaire.
· À long terme de ne plus être capable de reconnaître la sensation de faim lorsqu’elle se manifeste.
Mais alors la faim c’est quoi ?
La faim est un ressenti physique que vous devez être en mesure de décrire.
Pour beaucoup, c’est une sensation d’estomac vide, mais ce peut être des bruits intestinaux (gargouillis ou borborygmes), une sensation de gorge serrée voire une légère nausée, une diminution de l’attention, des difficultés à se concentrer, de la fatigue, une sensation de froid, des étourdissements. Ces ressentis peuvent s’accompagner de l’apparition d’un inconfort émotionnel avec nervosité et irritabilité.
Dans le cas de la faim physiologique, ces ressentis vont s’intensifier avec le temps même si vous êtes occupé, alors qu’ils auront tendance à disparaître s’il s’agit d’une envie de manger et que vous faites autre chose.
Identifier ses propres signaux de faim demande du travail. Il faut « expérimenter » la faim.
Je propose différentes méthodes pour vous aider à vous concentrer sur vos ressentis physiques et vous observer. L’objectif est d’apprendre à se connaître, et de repérer la sensation qui vous indique le plus clairement que vous avez faim. A terme, vous devez être capable de dire où elle se situe, si elle est douloureuse et à quel niveau d’intensité vous êtes.
Je vous entends déjà me répondre que manger lorsque l’on a faim n’est pas toujours compatible avec la vie en société. Il y a des horaires à respecter, des circonstances où il est impossible de grignoter quoi que ce soit et d’autres où il est impossible de refuser de manger. C’est pourquoi, il importe de bien se connaître afin de gérer tout cela de façon prévisionnelle. Alors ne sautez pas cette première étape ! Familiarisez-vous avec votre faim !
Vous l’avez compris, en tant que besoin physiologique et non psychologique, la faim ne doit pas être confondue avec d’autres signaux tels que l’envie, la soif, la fatigue, l’anxiété, la colère ou toute autre émotion qui pourrait conduire à manger.
Souvent, l’impression de faim est guidée par les émotions et non les besoins physiologiques. Si vous n’êtes pas en mesure de ressentir les signaux de la vraie faim, vous confondez ces émotions avec la faim et y répondez en mangeant ; vous les étouffez momentanément au lieu de les vivre. Et lorsqu’elles reviennent, ce qui se produira tant qu’elles n’auront pas été identifiées et vécues, vous mangez de nouveau…
On peut avoir faim de liberté, de justice, de reconnaissance, d’absolu, d’éternité, d’infini, d’amour…Manger ne permettra pas de rassasier ces faims.
Autant de pistes à explorer dans le cadre d’une prise en charge.