Cholestérol - Que penser des analyses de sang ?

« Avoir du cholestérol » est une des craintes majeures de mes patients.
Alors qu’autrefois, de nombreuses personnes présentaient des taux de cholestérol élevés sans susciter la moindre inquiétude de la part de leur médecin, il en est tout autrement aujourd’hui.
Le spectre des maladies cardiovasculaires, qui sont la première cause de décès en Suisse, est passé par là.
En réponse, les médecins, au mieux, donnent quelques recommandations nutritionnelles - on regrettera cependant que celles-ci ne soient pas toujours adaptées compte tenu de leur formation souvent quasi inexistante en nutrition – au pire, ils n’hésitent plus à mettre leurs patients sous traitement, à titre curatif voire même préventif.
Si vous faites doser votre cholestérol, voici ce que vous allez lire sur les résultats du laboratoire :
Cholestérol total mmol/L < 5.0 (Prévention primaire : < 6.5 - Prévention secondaire : < 5.0)
Cholestérol HDL mmol/L > 1.0
Cholestérol LDL mmol/L < 3.0
Rapport Cholestérol / HDL Ratio < 5.0
Triglycérides mmol/L < 2.0
Il est intéressant de constater que ces normes fournies par les laboratoires ont été modifiées à la baisse au cours des dernières décennies. Les nouvelles normes du cholestérol ont ainsi transformé de nombreuses personnes saines en personnes malades. De là à penser que les industries pharmaceutiques y sont pour quelque chose, il n’y a bien évidemment qu’un pas…
Ce qu’il est important de savoir c’est que le lien entre cholestérol et maladies cardiovasculaires n’est toujours pas établi. Une étudepubliée en 2009 en Californie a même mis en évidence que près de 75% des patients hospitalisés pour crise cardiaque ont un niveau de cholestérol LDL conforme aux recommandations. Seul un taux de cholestérol total supérieur à 7.75mmol/L semble constituer un risque pour les maladies cardiovasculaires.
En réalité, les arguments allant dans le sens d’une lutte contre le cholestérol sont aujourd’hui mis à mal.
Le cholestérol est essentiel pour un grand nombre de fonctions vitales. Il fait partie de vos membranes cellulaires, participe à la production de vos hormones, de la vitamine D, et aide à digérer les graisses. Au niveau du cerveau, il aide à fabriquer les souvenirs et est indispensable à vos fonctions neurologiques.
Une déficience en cholestérol s’avère bien plus nuisible qu’un excès :
- Un cholestérol trop bas entraine des insuffisances hormonales multiples en particulier : cortisol (hormone de l’énergie et du stress), DHEA (vieillissement prématuré), testostérone, œstrogène, progestérone et prégnénolone (perte de mémoire).
- Un déficit augmente aussi le risque de dépression, de suicide, de comportements violents et agressifs sans parler du risque de cancer et de maladie de Parkinson.
- De plus, il faudrait conserver un taux supérieur à 3.75 mmol/L pour limiter le risque d’atrophie cérébrale et donc le développement de la maladie d’Alzheimer selon le Docteur Dale Bredesen, spécialiste de cette maladie.
Au lieu de vous attarder sur votre taux global de cholestérol, regardez plutôt le détail et en particulier :
- le rapport entre votre cholestérol total et le taux d’HDL (appelé communément bon cholestérol). Les laboratoires considèrent qu’il doit être inférieur à 5. Les revues scientifiques militent pour un rapport inférieur à 4. Sachez que plus la part de HDL est élevée (et donc plus le ratio est faible), mieux c’est, car il n’existe aucun effet secondaire connu d'un taux trop élevé de bon cholestérol.
- le rapport entre les triglycérides et le HDL qui doit rester inférieur à 2. Ce rapport n’est pas mentionné sur les résultats des laboratoires mais il est facile de le calculer vous-même.